PILULE CONTRACEPTIVE : MON EXPÉRIENCE
- Lucille
- 13 févr. 2020
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 févr. 2020
Toutes les femmes sont un jour confrontées à cette problématique : dois-je oui ou non prendre la pilule contraceptive ? Je réponds à cette question à travers mon expérience personnelle.

Ah ! La pilule... Ce petit cacheton à prendre en continu ou en rythme saccadé qui bouleverse complètement l'équilibre naturel de ton organisme. On la prescrit pour tout un tas de raisons, mais rarement pour sa fonction première : celle d'éviter une éventuelle grossesse.
Pour ma part, j'ai commencé à prendre la pilule à l'âge de 15 ans pour cause de règles extrêmement douloureuses : jambes paralysées, dos recroquevillé... Une vraie démarche cabossée ! Aucun médicament ne réussissait à calmer cet état. En prime, un premier petit ami avec lequel je souhaitais passer à l'étape supérieure. C'est alors tout naturellement que mon médecin m'a prescrit ma première pilule contraceptive.
La première pilule
Toute contente du haut de mes 15 ans, je me sentais adulte et femme. Que nenni ! Mais ça, c'est une autre histoire. La première marque n'était pas la bonne. Au bout de trois mois, j'ai droit à une prise de sang (*nooon!). Rien à signaler mais la pilule était trop peu dosée pour moi, les douleurs subsistaient encore et toujours. Retour chez le médecin pour changer.
La deuxième pilule
Marche pas non plus, trop dosée cette fois. On change !
La troisième pilule
Serait-ce la bonne ? Je dois avouer que j'en avais marre des prises de sang ... Il s'est avéré que celle-ci me convenait. Enfin, c'est ce que je croyais. Au début, aucun problème, les analyses de sang ne révèlent rien d'anormal, tout à l'air d'être en ordre. Les mois passent, les années aussi et je sens bizarrement que je n'ai plus envie de faire l'amour. Suis-je devenue folle ? Est-ce que je n'éprouve plus de sentiments ? J'aimerais mais je n'en ai plus l'envie et je ne comprends pas pourquoi. Ce n'est plus vivable, je me sens éteinte, je déprime, je pleure sans savoir pourquoi, je me sens fatiguée et j'ai des idées noires. Mon copain ne comprend pas pourquoi et moi non plus. Puis un jour, je décide de briser le silence et d'en parler avec ma maman (*merci maman). C'est là qu'elle me dit : "ne t'inquiète pas il doit forcément y avoir une explication à ça". Alors on épluche les hypothèses pendant des heures et on décide de regarder sur internet. Tiens donc ! Plusieurs témoignages similaires et un mot-clé : pilule. Je me jette sur ma boîte pour regarder les effets secondaires et je tombe sur "perte de libido" et "dépression" . Bingo ! J'ai enfin trouvé le pourquoi du comment. C'est une explication qui paraît logique et pourtant, jamais je n'en avais entendu parler. Retour chez le médecin.
La quatrième et dernière pilule
Autant te dire qu'il est difficile de regarder son médecin droit dans les yeux quand on a 17 ans pour lui dire : "J'ai plus de libido, je suis déprimée, je suis fatiguée et je crois que ça vient de la pilule que vous m'avez prescrite". Confirmant mes dires et me rassurant un peu sur mon état, nous avons décidé d'un commun accord de changer cette pilule pour une autre moins dosée.
Le temps passe, je me sens mieux. J'ai retrouvé ma libido, je me sens un peu plus joyeuse mais ce n'est pas encore tout à fait ça. Mais bon, c'est mieux. Les années défilent : un an, deux ans, trois ans... Stop ! Qu'est-ce qu'il se passe encore ? Je fais du sport, je mange équilibré et pourtant je prends du poids. J'ai mal aux cuisses quand j'enfile un jean alors qu'il n'en était rien quelques mois auparavant. J'ai 21 ans et j'ai énormément de cellulite, mes copines n'en ont pas ou très peu, pourquoi ? Mes bras prennent du volume, mon visage gonfle, mes cuisses aussi. Serait-ce encore la pilule ? Lecture des effets secondaires : "rétention d'eau", "prise de poids". Je regarde la boîte au loin et pour la première fois je ressens du dégoût. Je n'arrive plus à avaler une seule de ces pilules sans penser que je m'empoisonne de jour en jour. Là, c'en est trop je décide de tout arrêter.
Et aujourd'hui ?
Cela fait deux ans que j'ai stoppé la prise de la pilule et il s'en ai passé des choses ! Je pensais me libérer de tout ça, mais de l'acné a pointé le bout de son nez. Eh oui. Mon corps était en état de manque. Durant toute mon adolescence, il avait été rythmé par cette routine et s'y était adapté, à sa façon. Mais lorsque j'ai décidé d'arrêter, il n'a pas compris (*mais pourquoi Lulu, pourquoi ?). Il s'est alors vengé : toute l'acné que j'avais évitée, du moins sur le visage, est apparu en l'espace d'une semaine. "Ce n'est rien c'est sûrement une réaction normale, je retrouverai une peau nette d'ici quelques semaines".
Malheureusement elle n'est pas redevenue extrêmement nette. J'ai bataillé et je bataille encore aujourd'hui contre l'acné dite "hormonale". La première année a été la pire. Jamais je n'avais eu autant de boutons, tant sur le visage que sur le dos, les omoplates et la poitrine. Et on le sait tous(tes), l'acné joue malheureusement un rôle négatif sur l'estime de soi. Et quand on en manque déjà, c'est le coup de grâce ! Heureusement, j'ai pu trouver des soins qui m'ont aidé comme la gamme Tea Tree de The Body Shop dont j'avais écrit un article, ou encore Evalia Paris avec son peeling à la gelée de framboise. En tous cas, j'ai retrouvé le moral, je ne me sens plus déprimée comme je pouvais l'être sous pilule et ça, ça n'a pas de prix !
Mon avis global sur la pilule
Je tiens à rappeler qu'il s'agit ici de mon expérience personnelle. Je ne fais en rien une généralité quant à la problématique de la prise ou non de la pilule. Bien sûr, elle reste un moyen de contraception efficace lorsqu'elle est bien prise. Non, toutes les filles de mon entourage n'ont pas forcément eu une mauvaise expérience. Tout ce que je peux affirmer à l'heure d'aujourd'hui, c'est que pour moi, elle ne m'a rien apporté de bon si ce n'est des problèmes de santé. C'est pourquoi je tiens à alerter sur sa prise qui peut, dans certains cas, être mal assimilée par l'organisme. J'insiste notamment sur les conséquences qu'elle peut avoir au niveau psychique. Certes la prise de poids n'est pas agréable mais on peut y remédier. Les symptômes dépressifs en revanche sont plus compliqués à traiter et il faut absolument les surveiller. J'ai eu la chance d'avoir un entourage à l'écoute, ce n'est pas le cas de tout le monde, et malheureusement, la pilule peut engendrer des effets beaucoup plus dévastateurs que l'on ne veut bien nous le dire. Si tu peux l'éviter, alors je te conseille de le faire. Sinon, surveille bien tes états d'âme (colères et sensation de tristesses inexpliquées), tes changements physiques (prise de poids subites, rétention d'eau...) et change ta pilule dès que tu sens que celle que tu prends ne te conviens plus. Car oui, ton corps évolue tous les jours et il est impensable de dire que l'on peut garder une même pilule à vie. Cela reviendrait à dire de garder les mêmes vêtements tous les jours.
J'espère que cet article aura pu t'éclairer. Encore une fois, je ne cherche pas à faire peur, je souhaite simplement alerter sur les effets indésirables qu'elle peut procurer.
À bientôt les Lulu et n'hésitez pas à partager votre expérience en commentaire !
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